Même les ancres dansent
Plantes aux circonvolutions spontanées, corps ou vagues, arbres ou brindilles aux allures anthropomorphes, textiles ou végétaux, envols subversifs : il y a toujours comme une naissance,
un chamanisme de la lumière dans ce corpus d’images. Un lien invisible les tient.
La fameuse mythologie de l’homme, de la femme et de la mer, des pierres et des oiseaux. Et un œil pour les rencontrer.
Dans son approche satinée, entre mysticisme et classicisme noir et blanc, Cassandre Sturbois renvoie ici dans ses images autant à l’histoire de son prénom qu’au plaisir du regard photographique et celui qui lui précède : le bal des éléments, un instinct du futur et de la préhistoire.
Oui, Cassandre prévoit son regard avant la prise de vue, éclaire ses images d’écologie et d’humanisme sans apprêts.
Finalement, on y devine surtout de la danse. Tout danse, ne semble pas à l’arrêt. Même les ancres des bateaux, symboles pourtant de la fixation, font leur pas bien à eux. Faire danser des ancres. Deviner les objets et les corps. C’est un des destins de la photographie, de la lumière en déplacement. Le reste suit. Naturellement.
François Delvoye
