RÉSIDENCE d’écriture théâtrale
par Jean Leroy
En savoir un peu plus :
“Un adolescent a été violé, battu et torturé par cinq jeunes que la victime considérait comme ses ami·e·s. Il a été poussé dans la Meuse où il s’est noyé. Victime et coupables étaient tous et toutes issu·e·s d’un milieu social et économique précaire.
Cette histoire a eu une résonance médiatique dans toute la région, jusqu’à l’échelle nationale, et puis on n’en a plus parlé.
Les médias ont pris la parole, et en la prenant, c’est comme s’ils l’avaient enlevée, sans qu’ils ne le veuillent, sans que l’on s’en aperçoive, sans que ça ne paraisse brusquer personne: on regardait, on écoutait tous les détails, les horreurs, assis dans notre canapé et plus personne ne parlait. Sidéré·e·s par la violence, nous plongions dans le mutisme.
Cette création théâtrale place le fleuve comme le réceptacle de toute une série de récits récoltés auprès de témoins plus ou moins directs de cet événement: des enfants-adolescents de la région évoluant dans le même environnement précarisé, une des journalistes qui a couvert l’affaire, un pompier qui a repêché son corps, le frère d’un des coupables, des éducateur·trice·s spécialisé·e·s, une coordinatrice de maison de jeune, une prof de secondaire, les parents d’enfants victimes de harcèlement, un batelier, …
“Il nous faut une fable, des fables pour la suite du monde, pour un monde qui continue d’être monde”-Camille Louis-
Le fleuve est l’endroit des paroles cachées, des autres histoires mais aussi des autres façons de raconter. Le fleuve ne cesse de contourner, se faufiler, se remodeler, trouvant toujours une issue, quitte à déborder et créer d’autres tracés.”
Contact Jean Leroy : l.jean2205@gmail.com
Crédits illustration: Gianfranco Leroy et Bruno Chamberlan